Bien le bonjour de Gilou...

Bonjour à toutes et tous, futurs et antérieurs lecteurs, bienvenue dans l'espace d'une pause textuelle...

"Fonds de comptoirs" est le titre de ce premier recueil de poésies à lire, à crier, à chanter...

L'idée de ce site est de sortir du fond des tiroirs des comptoirs, ces textes de Gilou Lapause enfin dépoussiérés mais toujours d'actualité...

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vendredi 9 mai 2008

La commune de 2004...page 6



J’ai été au front
Dans la manif des sans bâtons
On criait : « la Concorde aux piétons !
Nous sommes la liberté
Rendez-nous la rue ! ! »
On criait, on chantait…
Et ils nous ont visé
Ils nous ont gazé
Mais ça m’débouche les sinus
V’là que j’perds mon rhume des foins
Et k’mes yeux sont secs. Tout va bien.
Ils nous vident de la rue.
Enfin, ils essaient, ils essaient d’injecter leurs idées bleu sécurité
Dans le rouge de nos artères, ça circule mal,
il y en a qui tombent
à terre
Ils aspergent nos restes éparpillés
Les derniers gazés.
Ils nous chassent à la matraque
Et nous poudrent au poivre magique qui fait éternuer
Ils nous chassent
Mais ils ne nous laisseront pas croire
Que les piétons ne méritaient pas mieux
Maintenant nous résisterons plus
Et nous reviendrons plus nombreux
Et aucune lance à eau, aucune lacrymo
N’arrêtera le réveil du parigo
J’ai été au front
Dans la manif des sans bâtons
On criait : « la Concorde aux piétons !
Quartiers libérés pour un centre ville piétonnier !
Nous sommes la liberté ! Rendez nous la rue !… »
On criait, on chantait
Quand ils nous ont visé. Quand ils nous ont gazé
Et puis lavé
Sauce lacrymo- source lacrymo américaine
Version officielle, suite à la menace envers la sécurité de l’Etat
Les forces de la concorde ont dû foncer dans le tas
Et aujourd’hui les quartiers libérés sont surveillés
En attente d’être expulsés…
La milice de la concorde veut faire régner l’ordre dans la discorde
Le pêché mignon de la république : la démocratie autoritaire
Ta gueule et va te faire taire
Désinforme-toi les médias sont là pour ça
La vérité se trouve mais ne s’apprend pas la vérité ne s’apprend pas elle se trouve
J’ai été au front
Dans la manif des sans bâtons
On criait : « Abajo trabajo !
On ne veut plus travailler
Pour engraisser les cravatés ! »
Et ils nous ont visé, ils nous ont gazé
Mais on portait sur la tête un saladier
Un foulard pour éviter de s’asphyxier
Du collyre pour les yeux
Et la lacrymo n’est plus qu’un nuage bleu
On criait, on chantait en les faisant reculer
Et c’est comme cela que l’on a libéré les quartiers


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1 commentaire:

gilou lapause a dit…

Je parle du 10 juin 2003 et de tout ce qui suivit, vers l'espoir d'une "commune" en 2004, et tous les élans de solidarité à Evian ou au Larzac...