Bien le bonjour de Gilou...

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"Fonds de comptoirs" est le titre de ce premier recueil de poésies à lire, à crier, à chanter...

L'idée de ce site est de sortir du fond des tiroirs des comptoirs, ces textes de Gilou Lapause enfin dépoussiérés mais toujours d'actualité...

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samedi 14 juin 2008

La Mélanco du Balico...page 10






LA MELANCO DU BALICO (titre à l’eau de prose)

C’était il y a quelques jours à Montpellier
Elle m’a demandé d’où j’venais
« t’es d’où ? »
« comme un agneau ! »k’j’lui dis
« j’transhume entre Nice et Paris »
on s’est souri pendant deux, trois rhum-orange
piz elle s’enfuit pour une vidange
cé mon côté berger qui l’avait peut être brouté
Mais en tous cas elle ne savait pas plus que moi
Si j’étais de Paris ou plutôt Niçois

Faut dire qu’à Nice j’suis l’parisien
Le teint pâle et l’œil hagard
Qui pour un verre d’eau ferait toute une histoire
Mais à Paris, ben j’suis l’niçois
Le gars qui pour un volume d’eau, du ricard l’en met trois doses
Et si tu veux t’marrer, fais moi prononcer rôse…
Cé vrai qu’j’ai pas un accent évident
Vu c’qui smélange dans mon sang
Provenco-mayennais
Monsieur cidre et dame rillettes font la nouba
Avec dame ratatouille et moussu pastaga
Cé sans doute pour ça qu’dans le’métro
Je sens me monter la mélanco du balico
Je souhaite retrouver
La mer
La pissaladière
Je veux qu’une mouette se fiche de ma gueule
En m’voyant rêver sur un écueil
Mais j’suis vampire aussi la nuit
C’est c’qui m’raccroche à Paris
J’suis amoureux de ses quartiers
Sans cesse à explorer
Ménilmontant, Belleville, Barbés
Du soleil et des solitudes qui s’pressent
Pour faire couler un jus de folie
Noir liberté
Malgré tout j’vois k’ya une milice
Qui s’tape souvent le Paris-Nice
Z’ont pas d’vélo mais plutôt des crocs
Longs comme des couteaux
Nice Acropolis
Nice aux crocs d’la police
Nice accroc à la police
Faudra bien qu’elle décroche
Car ça refoule jusqu’à Peira-Cave
Les idées de Jacques Peirave
Mais à Nice ou à Paris
Dans les rues et les quartiers
Les bars et les troquets
On siffle pour résister
Les oiseaux ne resteront pas muets ! ! !

J’ai la mélanco du balico
Qu’aurait l’teint palô à cause du ciel parigo
J’ai la mélanco du balico
Qui n’a pas d’pot
Où s’laisser pousser
Avec un bout d’ci, un bout d’ça
D’aqui, d’ahia
Me vlà dev’nu parissois !
Rien de tel que le mesclun
Pour n’être plus degun
Ieu sieu parissois…

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